La vie est un départ et la mort un retour.
Lao Tseu.
Le sang du super héros qui coule sur mes mains, son corps étendu à mes pieds, ce rouge souillant son costume ridicule, ses cris plaintifs marquant sa souffrance et implorant ma pitié… j'aime tout ça. J'aime ce flot de sentiments antithétiques qui m'envahit, à la fois une satisfaction d'avoir de nouveau vaincu et une déception que l'affrontement soit déjà achevé.
Il doit certainement espérer que je fasse l'éternel monologue du grand méchant ce qui pourrait lui permettre de puiser dans ces dernières forces et ainsi tenter de retourner la situation à son avantage. Afin de ne lui laisser plus aucun espoir, je lui écrase la jambe gauche ce qui me permet d'entendre à nouveau le doux craquements des os qui se brisent…
Fascinant son hurlement de douleur, peut-être est-ce le sang qui a ampli sa bouche du fait des nombreuses hémorragies internes qui l'aurait déformé.
C'est ce que j'aime avec les tanks, c'est le temps qu'ils mettent à mourir ce qui me permet de pouvoir découvrir de nouvelles limites à la résistance super-héroïque.
De plus, cela permet de temps à autres d'avoir la chance que d'éventuels compagnons de ma victime, se joignent à la fête.
Pourquoi je fais tout cela me direz-vous ? Et bien, c'est une quête en quelque sorte… la quête de la mort… ma mort.
Oui, je n'ai jamais désiré avoir ses pouvoirs me rendant immortel, je suis las de vivre. J'ai bien essayé de mettre un terme à mon existence mais à chaque fois ces tentatives sont restées veines. Alors je cherche, je suis à la poursuite de celui qui pourra me vaincre et ainsi mettre un terme à cette existence qui n'a que trop duré.
Tout cela m'a bien évidemment catalogué parmi les mauvais garçons bien qu'invariablement mes victimes soient tantôt des super-héros tantôt des super-vilains, après tout ceci m'importe peu pourvu que je réussisse.
Voilà, c'est fini, la dernière once d'espoir vient de l'abandonner. A mon grand regret, ce n'est pas mon graal. Je lui assène donc le coup fatal à l'aide de mon poing droit. Son crâne explose sous l'impact. J'attrape délicatement le mouchoir placé dans la poche intérieur de mon costume blanc et j'essuie ma main droite et plus particulièrement les quatre bagues qui ornent mes doigts, qui, ainsi réunies, permet à tous ceux qui m'affrontent de connaître mon nom :
...
FUNK
...
Mr FUNK.
(PS : J'éditerai pour mettre le morceau de musique correspondant... Betty Davis - FUNK)