Paragorn City, Atlas Park, 13h00, 3ème jour: Le « conseil de la Liberté » qui devait être le premier conseil de guerre depuis l’invasion rikti, commença sa première réunion dans un des building de la Hero Corps, un des rares intactes. Statesman, à l’autre bout de la table, contemplait les très nombreuses personnalités qui étaient présentes. Beaucoup de super-héros connus ainsi que des leaders de guilde appréciés par les citoyen de Paragorn étaient là, il demanda le silence, puis se leva péniblement de sa chaise, remettant d’un geste lent sa cape derrière son épaule :
« _ Mes amis, je vous ai convoqués ici en comité réduit afin que vous puissiez faire passer ce message à tout les superhéros. Comme beaucoup d’entre vous le savent, la petite Smythe est officieusement en vie. Nous avons tenté d’en savoir un peu plus sur ce qu’il s’est passé, mais de vive voix, l’enfant était trop traumatisée pour nous répondre. Syster Psyche a donc du pénétrer son esprit afin d’en savoir un peu plus. Il se trouve qu’une femme l’ait empoisonné à distance.
_ A distance, s’empressa de demander l’assistance, d’un air affolé.
_ La puissance que nous devons affronter est énorme. Il…il y a quelques semaines de ça je me suis battu contre un certain Lord Recluse, une…une bête qui fréquentait les Freakshow. Notre combat n’a pas duré, j’ai été grièvement blessé, et je pense l’avoir affaibli. Cette créature possédait une carapace en forme d’araignée. Je n’ai pu voir son visage car il n’était qu’ombre mais ses deux yeux rouges me fixaient avec insistance et une grande haine était perceptible. Je ne me suis pas affolé à cette idée car je ne pensais pas avoir été vaincu par une créature dangereuse. La femme que cette petite fille a vu n’a aucun signe distinctif si ce n’est une couleur : le rouge cerise. Elle est extrêmement puissante, toute sa force s’appuie sur ses pouvoirs psioniques dont elle use et abuse. Nous ne savons ni son origine, mais c’est très certainement un mutant. Deux membres de la fameuse JLVdM sont décédés aujourd’hui. Dans leur tristesse, ils nous ont envoyés les résultats d’une analyse qu’ils ont effectués sur un tissu récupéré dans un grillage. Un tissu de la couleur que vous connaissez tous à présent. Des prélèvements de peau morte ont été faits, ils sembleraient que ce soit donc une mutante.
_ Et elle peut être une des nôtres ? intervint Synapse. »
Un silence de plomb se fit dans la salle. Statesman se leva pour aller vers la fenêtre qui donnait sur Atlas Park. Ce dernier ressemblait plus à un terrain vague à présent qu’à un parc crée en l’honneur d’un héros défunt.
« _ Je pense, mon cher Synapse, qu’un héros capable de tuer des innocents n’est plus un héros depuis longtemps, dit-il en regagnant sa chaise. Un autre groupe de la guilde des Veilleurs de l’Ombre ont eu quelques résultats de contacts trolls. Il semblerait que les chefs des différents quartiers aient fait une alliance, une grande alliance et plus que jamais, ils se sentent forts et, détail important, ils n’ont plus de manque de Superadyne. En outre, les combats entre eux et les Hellions dans les Crevasses ont baissés de manières conséquentes. Comme si, par magie, la vieille guerre qui subsiste entre ces deux gangs n’est plus. Plusieurs enquêtes, d’aillleurs, abondent dans ce sens, je crains que nous sommes faces à un gros danger, pour cela il nous faut frapper fort et vite, aux QG. Je pense qu’attendre c’est leur donner plus de temps pour rassembler leurs forces. Nous devrions commencer par les plus petits, et les plus accessibles, les Kranes, en outre, ils sont connus pour leur lâcheté, certains voudront sans doute bien cracher le morceau contre une « retraite » paisible.
_ Il ne faut mobiliser qu’une partie de nos membres, je le crains. Si nous mobilisons trop, nous prenons le risque de tout perdre, conclua Zalem le leader des Veilleurs de l’ombre.
_ Vos constatations sont justes, il faut que chacun regroupiez des volontaires pour ce premier assault, et nous ne devons pas perdre de temps.
_ J’aimerai conduire ce combat, Statesman, mon ami, insista Synapse. Malgré toute ta dévotion pour cette cause, tu es fatigué et tu ne t’es pas encore totalement remis de tes blessures, laisse moi y aller.
_ J’avoue ne pas être prêt totalement, c’est une histoire d’efficacité de traitements, d’ici quelques jours je serai capable à nouveau de me battre. En revanche je ferai travailler mes contacts pour vous situer la base Kranes. Je contacterai chacun d’entre vous pour savoir où est-ce que l’on en est. Plus vite on les prendra de cours et plus vite nous pourrons les anéantir. Je ne peux que vous remercier d’être venu, et faites vite, le temps presse. Nous devons donner l’assaut cette nuit. Le temps est compté. »
Les héros sortirent de la salle tour à tour, seul Synapse était resté sur son siège. Une fois que ne furent que tout les deux, Statesman retira son casque et sa capuche, montrant le visage d’un homme d’une bonne quarantaine d’années. Posant le casque sur la table, un soupir lui échappa, il garda une main sur cet objet qui lui avait amené tant d’admiration :
« _ Nous sommes en guerre, Synapse, quelque chose d’énorme va nous arriver, et je doute que nous puissions y faire quoi que ce soit.
_ Je mènerai ce combat, ce soir, et nous vaincrons.
_ Ce n’est pas les victoires qui me font peur, mais les défaites. Cette psionique est totalement incontrôlable, elle…ses pouvoirs sont énormes, j’ai pu voir ce que la petite fille a vu, Psyché ma permit de le faire, mais…nous sommes en deça. Et regarde nous, nous n’avons plus la même tonicité qu’avant.
_ Nos pouvoirs grandissent encore, nous pouvons les battre.
_ Synapse, je te connais depuis bien longtemps, mais je n’arrive pas à y croire cette fois, et tu sais pourquoi. »
Les deux hommes restèrent un moment dans le silence, Statesman observant la vie, dehors, qui n’arrivait pas à reprendre son cours. Il sentait combien tout ces gens étaient appeurés.
Paragorn City, « salle d’archives haute sécurité », au même moment : Malwin, l’agent de sécurité avait faim. Son collègue était parti chercher des sandwiches une demi-heure auparavant. Cela faisait deux ans que Malwin s’occupait de garder les archives de Paragorn. Son bureau était confortable, sa paye largement supérieure à la plupart des flics qui bossent pour Paragorn, et surtout, il n’y avait aucune chance d’avoir du boulot. La plupart du temps, c’était des historiens ou des écrivains qui venaient ici. Une dizaine de personnes avaient un badge d’accès et seuls deux ou trois l’utilisaient. Lui même n’avait pas la possibilité d’entrer dans la salle des archives. Son estomac commençait sérieusement à crier famine pourvu que Gary fasse vite.
Pour un agent de sécurité, Malvin était plutôt mince, mais cela faisait deux jours qu’il n’arrivait pas à manger, à chaque fois il avait une odeur de sang dans la bouche et une migraine atroce le faisait souffrir. Mais aujourd’hui il avait un apêtit d’ogre. Alors qu’il était en train de penser à son sandwich, il fut pris de nausées, et puis cette odeur de sang lui revint petit à petit. Il se laissa tomber sur le divan de la salle d’observation et sentit son cœur s’enflammer, quand soudain il entendit le bruit du sas qui s’ouvrait. Se pensant sauvé, il essaya de s’asseoir sur le divan, lorsqu’il sentit quelque chose couler de ses oreilles. C’était une sorte de liquide jaune, semi-conscient, il sentit également quelque chose couler de son nez, encore ce même liquide. Il se vida tout doucement de son sang qui avait été empoisonné.
La personne qui était rentrée par le sas n’était pas Gary, mais une jeune femme habillée d’une toge couleur cerise. Une main sortait de sa large manche. Avant de mourir, Malwin reconnu, par le tatouage sur son poignet, la main de son collègue et le bracelet magnétique qui leur permettait d’ouvrir le fameux sas. Il regarda au loin le bouton rouge qui lui aurait permit de tout faire exploser, en une minute, à peine. Mais il était trop loin, beaucoup trop loin :
« N’y pensez même pas, Malwin » lui dit tout simplement la silhouette cerise, dont les lèvres charnues dessinées un sourire machiavélique.
Une fois l’agent de sécurité mort, elle s’empressa d’ouvrir la porte des archives avec le pass qu’elle avait extirpé à feu Monsieur Smythe. Elle savait parfaitement où se trouvait la ceinture, le vieil historien que Le Maitre avait capturé avait tout lâché, presque trop facilement. Son cœur battait à toute allure, elle trouva le bac où était entreposée l’artefact et elle l’enveloppa dans un morceau de soie noire. En se dirigeant vers le poste d’observation, elle vit le gros bouton rouge. Elle connaissait ce type d’explosif et elle savait aussi qu’elle n’avait qu’une minute pour sortir du batiment. En même temps, cela empêcherait les superhéros d’avoir des traces d’elle, « agir vite et bien pour Le Maitre », se dit-elle. Elle courut vers le bouton et appuya du plat de la main, une alarme retentit dans tout le bâtiment. Elle ouvrit le sas avec l’avant-bras mutilé de Gary avant de le jeter dans le couloir et de courir vers l’escalier de secours.
Elle sauta deux étages, risquant ainsi de se casser une jambe, heureusement pour elle, elle ne sentit qu’une entorse. Encore deux étages et le temps qui s’égrainer dans sa tête…40 secondes, 39 secondes, 38 secondes…encore un étage, elle faillit faire tomber la ceinture du fameux Atlas, la rattrapa…25 secondes, elle arriva au rez de chaussé, mais sa moto était devant le bâtiment…23 secondes…Elle fit le tour du bâtiment en furie et ne pensait qu’à deux choses la moto et la ceinture. Cela lui fit oublier son bracelet, un cadeau d’enfance, auquel elle tenait beaucoup et qui, dans sa courses effrénée, avait fini dans un bosquet qui longeait le bâtiment. Elle sauta sur la moto…5 secondes…Elle tourna la poignet d’accélérateur à fond, risquant de tomber. Elle fit une bonne centaine de mètres avant de sentir le souffle chaud de l’explosion et d’entendre le bruit strident de vitres brisées. Encore une victoire pour Le Maître.
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Sujet: Guerre de sang (épisode VI: Le conseil de la Liberté) 
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