C'est terminé...

"C'est terminé."
Voila la phrase que je souhaitais depuis maintenant tant d'année. Une phrase toute simple qui signifiais la fin de ma croisade interminable.
Depuis des années je chasse, je traque, je tue. Depuis des années la rage et la haine me poussent a détruire tout ce que j'ai été.
Assassins, voleurs, violeurs... Tous ceux qui ont croisé ma route sont allés en enfer par ma main.

Je suis Hagen Damraphen, né en 1675, décapité et brulé en 1705 par la rage du peuple que j'ai monté contre moi. Assassin, voleur et violeur. Ils avaient toutes les raison du monde pour me mettre à mort.
Une fois en enfer mon âme fut torturée pour me faire payer mes attrocité, pour me faire plier, pour me detruire et reduire mon âme en cendre, afin que je me noie dans les limbes de la douleur éternelle. Mais jamais je n'ai cedé à la folie, jamais. J'ai lutté pour continuer d'exister car si mourir est une chose, disparaitre en est une autre. De toutes mes force j'ai lutté, de toute mes force j'ai hurlé. C'est la qu'il m'a entendu.
Belial...L'enfer n'a pas reçu d'esprit plus dissolu, plus crapuleux, plus épris du vice pour le vice... Il m'a entendu et s'est penché sur moi en souriant alors que je me tordais de douleur en tentant de ne pas sombrer dans la folie.

"Je suis sur que tu ne sais même plus depuis combien de temps tu luttes contre l'inévitable.."

Je le regardais sans répondre, tremblant de douleur et d'effroi. Il tendit un main vers moi, mais malgré son apparence des plus charismatique je refusais de saisir cette main tendue.

"J'ai rarement vu un esprit aussi combattif... Es-tu conscient que toute cette souffrance que tu endures est celle que tu as répendue ? Es-tu conscient qu'elle grandira jusqu'a ce que tu cèdes?"

Je ne repondais pas, j'ignore même si j'en aurai eu la force. Je restais prostré et tremblant. Il se redressa et sourit de plus belle.

"Tu m'amuses beaucoup... Cela n'arrive pas souvent ces temps-ci, je m'ennuie tant. C'est idiot, mais parfois l'éternité peut sembler tres longue."

Il me saisit à la gorge et me souleva comme une poupée de chiffon amenant mon visage déchiré face au sien, un visage androgyne aux trait purs et angéliques, mais dans ses yeux semblaient brûler un brasier infernal.

"Je vais te poser une question... De ta réponse dépendra ton sort, mais je peux facilement la deviner..."

J'attendais sa question, je m'attendais à tout, mais il était hors de question que je supplie pour quoi que ce soit.

"Veux-tu te battre pour sauver ton âme ?"
"Ou... Oui..."
"Ainsi soit il..."

Après ces paroles tout devint blanc et je n'eut plus la moindre sensation...

"Debout guerrier!"

Ces mots avaient raisonnés dans tout mon être, si fort que j'eu l'impression que ma poitrine allait exploser. j'ouvris les yeux, je ne vu qu'un voile grisâtre. Je ne respirais pas, une seule question me venait en tête: Ou suis-je?

"Lève toi Toll!"

Cette fois la douleur fut si forte, que mon corps se tendit en arc. J'ouvrais la bouche comme pour hurler mais aucun son ne sortait. Qui suis-je? Qui me parle? Me lever? Bien sur, mais je ne peux pas bouger je suis comme cloué au sol et tout mon corps me fait mal.

"Debout Toll!"
"Releve toi!"

A chaque ordre la douleur se faisait grandissante. j'ignorais qu'un être vivant pouvait endurer de telles souffrances. Vivant ? Que dis-je... Je suis mort. j'étais toujours incapable de bouger, je ne pouvais toujours pas répondre mais à chaque secousse, la douleur répandue dans mon corps commençait à s'estomper. Je sentit la rage monter, Quelqu'un m'ordonnait de me lever, quelqu'un me torturait et je ne pouvais répondre.
Les ordres devinrent de plus en plus réguliers, la douleur qu'ils m'infligaient aussi.

"Debout!"
"Lève toi!"
"En route!"
"Tu dois te battre!"

Je parvins enfin à hurler je pouvais enfin bouger. Instinctivement je posais mes mains sur ma poitrine qui me faisait tant souffrir à chaque secousse, a chaque ordre. Une nouvelle fois j'inspirais de toute mes forces et mes poumons me brulaient. Ils me brulaient en se gorgeant d'air, et mon coeur battait a nouveau... J'étais vivant... Trop faible pour me lever je me mis à ramper. J'ignorais ou j'allais mais on me sommait de ne pas rester en place. J'obeissais, je n'avais pas le choix. Le silence de l'endroit était pesant, c'était un cimetière, la brume m'empèchait de distinguer autre chose que les pierres tombales entre lesquelles je me glissais.
Puis contre toute attentes, j'entendis de nouvelles voix, mais cette fois celle-ci ne raisonnaient pas dans ma tête. Elle venaient de l'extérieur...

"Kalene ! Viens voir par la"
"Qu'est ce que... Par le diable! qu'est ce que ce type fait ici, nu dans ce cimetière? Y a vraiment des dingues..."
"Il est glacial... HEY ! EST CE QUE VOUS M'ENTENDEZ ? COMMENT ÊTES VOUS ARRIVÉ ICI?"
"B... "
"Beuh ? Beuh quoi ? J'te dis que c'est un cintré Judgy..."
"Boire..."
"Il est deshydraté... On peut pas le laisser la Kalene. Faut qu'on l'amene a l'hopital le plus proche. A Talos."
"Ouais? Si tu veux mais c'est toi qui le porte... Fais attention, il tourne de l'oeil la..."

Les mois qui suivirent mon reveil à l'hopital je pourrais les décrire comme le calme avant la tempète. A l'époque, je ne comprennais rien de ce qui se passait autour de moi, tout me semblait étranger, j'avais l'impression d'être dans un autre monde. Plus de cent ans s'étaient ecoulé depuis mon dernier passage parmis les vivants. Etrangement, même si je ne comprennait pas, tout ce qui se passait autour de moi ne me semblait pas si inconnu. Pas comme mon visage. J'ai beau fouiller les morceaux de souvenir qu'il me restait, je ne parvenais pas à me souvenir de ce visage. J'ai fini par conclure que ce n'était pas le mien.
Tous les jours j'etais examiné, interrogé, parfois même hypnotisé. Mais je répondais toujours ce qui m'était dicté par les mêmes voix que celles qui m'ont ramené a la vie dans ce cimetière: Je ne sais pas... Je ne me rapelle pas... Je l'ignore...
Mes nuits étaient tourmentées par d'étranges songes. Des cauchemards entre rève et réalité. Je revivais sans cesse mes actes passés, tout ces gens que j'ai mené a la souffrance. Je revivais toutes ces scène mais cette fois, j'étais la victime et à chaque fois c'était pire. Il fallait que cela cesse...

"Maintenant lève toi..."

J'ouvrais les yeux tiré de mon cauchemard par cet ordre. Je regardais autour de moi mais il n'y avait personne. j'étais seul dans cette chambre.

"La fenètre Toll... Sort par la fenètre"

Encore une fois sans la moindre hésitation j'obéis, je me glissais par la fenetre et me retrouvais dehors a de centaines de metres du sol.

"Grimpe guerrier"
"L'heure est venue"

Une deuxième voix resonnait dans ma tête, j'en avais compté sept différentes, mais j'ignorais combien ils étaient à me parler. Sans me poser de questions je me mis à escalader la facade pour arriver aux toits.

"cours guerrier!"
"Aussi vite que tu peux!"
"Dépeche toi!"

Toujours sans la moindre hesitation je m'élancais sur le toit, courant aussi vite que possible et executant le moindre ordre qui m'était donné. "Saute... Plus vite... Par la... Par ici... Dépèche toi... tu y es presque... les voila..." Penché sur le bord d'une corniche, je jettais un coup d'oeil en bas... une ruelle assez sombre. une femme qui hurle, un homme qui agonise baignant dans son sang, et eux qui rient fiers de leur acte...
Instantanément un mélange de rage et de haine se mit a grandir en moi. Ma respiration ressemblait de plus en plus à un grondement sourd et mes yeux ne pouvaient plus quitter les quatres voyous se trouvant plus bas qui ignoraient encore ma présence.

"Tue les tous!"
"Vas-y petit"
"Ecrase-les!"
"Qu'ils souffrent!"

L'ordre m'avais été donné, mais il n'était pas nécessaire... Je fondais déjà sur eux... C'était la première fois.

Je suis Evil Toll, né en 1675, décapité et brulé en 1705, revenu de l'enfer en 1974. Depuis des années je chasse, je traque, je tue. Depuis des années la rage et la haine me poussent à détruire tout ce que j'ai été.
Assassins, voleurs, violeurs... Tous ceux qui ont croisé ma route sont allés en enfer par ma main, pour ma propre rédemption. Pourtant, pendant cette vie de folie meurtière et de violence vindicative, j'ai été plus humain que jamais je ne l'avais été. J'ai appris, j'ai apprécié, j'ai souffert, j'ai aimé...J'ai compris que j'avais beau hair cette terre de toute mes forces, je ne détruisais jamais que des parcelles de moi même. J'ai eu beau mépriser l'Homme, considérant qu'il etait de toute façon condamné a sa propre destruction, j'ai fini par être de plus en plus proche de lui. Si proche pour terminer que j'en suis arrivé a cette conclusion:
Chaque Homme est unique, pourtant la majorité d'entre eux les emmenera à leurs perte. Mais je peux mourir heureux car en la regardant, elle, Je sais ce que Dieu à voulu tenter en créant la femme...
Ma croisade s'achève ici. Belial, sans doute lassé, est revenu me voir alors que je me ressourcait de souffrance au cimetiere de Moth afin d'encore pouvoir me battre pour le salut de mon âme damnée et pour assouvir ma rage devenue trop souvent incontrolable.

"C'est terminé!"

Venant de lui ces simples mots étaient musique à mes oreilles. J'avais tellement mal, j'étais tellement fatigué de me battre. Incrédule, je me retournais vers lui en soupirant.

"Terminé?"
"Je commande 80 légions de l'ordre des vertu et de lordre des anges. Mais cela n'étant pas assez, j'ai créé ma dernière armée... L'ordre des damnés."
"Je ne comprend pas..."

J'avais deviné juste, mais je voulais l'entendre de sa bouche car je refusais d'y croire. Belial s'en doutait et il me sourit en confirmant mes craintes.

"Damné... Chaque créature que tu as expédié en enfer, fut contrainte, refaçonnée, modelée pour faire partie de mon armée... Ils sont maintenant magnifique, innombrables et puissant. Lorsque la derniere bataille aura lieu, elle rasera tout sur son passage..."
"Si je comprend bien... En sauvant mon âme, j'ai contribué à la destruction de l'espèce humaine..."
"C'est incroyable cette manie que vous avez de vous considerer comme le centre de l'univers, vous les humains..."
"Que voulez vous dire?"
"Quand le cor de la dernière bataille résonnera... Les humains feront déjà partie de l'histoire ancienne... Vous n'avez nullement besoin de l'enfer pour ça... Créatures fragiles, mortelles et malfaisantes..."
"Pas toutes..."
"Hah! Non... Pas toutes... Malheureusement..."
"Et maintenant?"
"Maintenant? Si je ne m'abuse, tu mérite "le repos du guerrier" n'est ce pas ?"
"..."
"Profite des 20 journées a venir Toll... Profites en bien..."
"Que se passera t'il après?"
"Après ?... Tu mourras."
"..."
"Tu n'as pas l'air satisfait... C'est pourtant ce qui était prévu. Sauver ton âme. Jamais je n'ai parlé de te donner une deuxieme chance."
"Vous avez vous fait pour que je sois proche des humains... Maintenant que je pourrais enfin en profiter, vous allez m'oter la vie..."
"C'est justement à cet instant précis, que je trouve ça drôle"

J'aurais pu me jeter sur lui et dechainer toute ma rage. Mais au lieu de ça je suis tombé a genoux. Totalement, completement vaincu. Lui s'est contenté de rire, un rire des plus hideux qu'il me soit donné d'entendre, puis il disparu.
Je suis Evil Toll, né, décapité, brulé, revenu de l'enfer... Et je vais mourir.

T.

Evil Toll a écrit:

Je suis Evil Toll, né, décapité, brulé, revenu de l'enfer... Et je vais mourir.
T.

Lucita : Ah bah c'est le début en fait...

(
Bon courage pour la suite et peut-être nous nous recroiserons sous d'autres cieux MMORPesque
)

On le sent bien le gars qui va aller sur WoW

Excellent récit !

Je comprends mieux maintenant tes délires éthiliques le soir où tu t'étais embourbé Halaguena pour l'aider avec son fichu costard secondaire !

Tu fus un bien agréable compagnon, Evil !
A la revoyure (et au delà) !

Raaah c'est dommage, tu étais le seul à porter cette barbe avec autant de classe

Sokteth a écrit:

Raaah c'est dommage, tu étais le seul à porter cette barbe avec autant de classe

LOL!!!!!!!

Et dire qu'à une époque il a osé se la raser