[Ce texte est de Voodoo Queen (membre le plus ancien, aprés les quatres fondateurs du super-groupe), c'est pour ça que j'y suis attachée, et que je voulais que tout le monde en profite (il n'avait été posté que sur JoL).
Signé. Malyss.]
L'atmosphère était étouffante, capturée conjointement par la chaleur dégagée par le foyer, l'exiguïté de la pièce et le son saccadé des tambours. Les flammes éclairait la petite pièce d'une aura mouvante, ondulante au rythme des mains noires et des chants tirés d'un culture oubliée de la civilisation moderne. Le corps d'une jeune danseuse à la peau d'ébène et au corps de liane se balançait de façon similaire, entourant le foyer par chacun de ses pas, comme si elle ne voulait faire qu'une avec les flammes. Elles avaient déjà pris possession de ses yeux. Tout n'était que spirale, et celle-çi trouvait fatalement sa source dans le feu.
Les autres personnages de cette scène n'étaient que des ombres, que seule la sueur reflétant la lumière ou un mouvement brusque pouvait trahir la présence.
Deux exceptions se faisait face. L'imposante femme, qui siegeait sur un trône improvisé, vêtue de blanc, tranchait avec facilité la pénombre. Elle fixait intensément la danseuse. Ses pupilles était guidés par chacun des pas de danse, comme des marionnettes bougeant par la grâce d'une volonté supérieure.
Mama Changoo était déjà ailleurs. Son esprit n'habitait plus le corps lourd de cette femme sans âge. Il s'était d'ailleurs donné un meilleur point de vue. Mama survolait la pièce, là où personne ne pouvait plus l'atteindre, entourant de son aura les mouvements de la danseuse. Comme un oiseau de mauvaise augure, il attendait le bon moment.
L'oppression des sens arrivait à son paroxisme. Le temps, l'espace était vaincu. La danseuse se recourba soudainement, comme saisie d'une main monstreuse et immatérielle. Les yeux révulsés, elle n'eu de secours dans sa chute que le sol meuble de la pièce. Son corps était parcouru de convulsions, tordu par la force qui l'habitait. Plusieurs mains surgirent de la pénombre pour la maintenir, mais l'effort était trop important, et plusieurs renoncèrent.
Mama savait que cette fois-çi c'était la bonne, il était là. Durant des semaines, ils avaient tenté d'en savoir plus sur l'Autre Monde, sans toutefois réussir qu'à invoquer de petits esprits, peu bavards voir complètement idiots.... Les efforts des dernières semaines n'étaient pas vains... tout prédisait qu'ils avaient flairé un gros poisson.
Mais la satisfaction de Mama se terni immédiatement.... Il devint vite impossible de maintenir les spasmes du corps de la jeune danseuse, et les plus hardis qui s'y essayaient repartaient blessés à cause un coup mal placé. Le geste saccadés de la fille devinrent de plus en plus violent, et chacun pensèrent que son mince corps ne tiendrait pas le coup, que ses os se briseraient. Les tambours se turent, les voix se dissipèrent, les ombres fuirent. Seul de martèlement des membre de la danseuse sur le sol ponctuait maintenant le silence tapissé de murmures.
Puis, tout fut silencieux, comme après le passage d'un orage lors de l'été. La danseuse baignait dans le blanc de sa robe, mais aussi par celle de sa chevelure. Cette dernière, auparavant aussi noire que l'ébène, avait blanchi sous l'effet du traumatisme psychique. Signe de mauvaise oeil, la plupart des convives fuirent sans demander leur reste, peu préoccupés du sort de la jeune femme inanimée.
Mama pensa à juste titre qu'il fallait qu'elle rejoigne son enveloppe corporelle. Le processus était assez inconfortable pour la chair. L'instict de s'éloigner du danger fera oublier les douleurs du transfert.
La vieille femme commenca doucement à émerger de sa transe. Son corps la trahissait, la rendant incapable de se lever de son fauteuil entourés d'insignes vaudous. Il était de toute façon trop tard. La jeune danseuse était devant elle et lui tenait la tête entre ses mains. Rituellement, elle s'était peint le symbole de la mort sur le visage grâce aux cendres du foyer qui mourrait petit à petit.
Avant de plonger dans les cauchemars de l'Outre-Monde, Mama eu comme présent la parole de l'esprit prisonnier de la chair qui lui murmura à l'oreille :
"Fais face à ta Reine et accepte son don. Maintenant, regarde ce que tu ne peux voir. "