Rédemption ?

Chapitre 1 : Le premier conflit.

Le combat faisait rage depuis de nombreuses journées déjà. Frère contre frère, sœur contre sœur, ami contre ami ; ceux qui hier devisaient ensemble s’entretuaient aujourd’hui pour une raison idéologique. Partout se posait le regard ce n’était qu’escarmouches : au sol comme dans les airs, chaque groupe s’affrontait jusqu’à la mort. Le fracas des armes et les cris des guerriers emplissaient le Ciel. Les vociférations et les gémissements de douleur avaient remplacé la musique céleste. C’était le premier et dernier conflit à embraser la Cité de Lumière.
Notre groupe venait d’abattre une nouvelle cohorte d’adversaires et prenait quelque repos lorsque la nouvelle nous arriva : IL avait été arrêté, submergé sous une masse de guerriers. L’affrontement n’avait plus lieu d’être. Presque aussi rapidement que le combat avait commencé, nous rendîmes les armes ; à notre tour nous étions arrêtés et enchaînés, puis emmenés pour être jugés avec notre meneur. La haine et le mépris des vainqueurs à notre égard déformaient leurs traits autrefois gracieux.
Nous étions plusieurs dizaines, rassemblés sur la place principale, et IL s’y trouvait en son centre, rayonnant comme jamais, fier, indompté. Mais notre sort avait d’ores et déjà été décidé ; d’ailleurs, le Métatron, colonne de lumière céleste, s’avança pour annoncer notre jugement :
« Lucifer, toi et tes suivants avez été reconnus coupable de rébellion envers Notre autorité. Vous êtes par conséquent tous condamnés aux Enfers jusqu’à la fin des Temps ou jusqu’à ce que vous vous repentiez. Que le jugement soit appliqué sur le champ. »
« Je préfère régner aux Enfers que servir au Paradis !» rétorqua Lucifer.
Aussitôt, le sol s’ouvrit sous nos pieds et nous commençâmes à tomber vers l’abysse profonde et insondable. Durant notre chute, nous nous mîmes à changer physiquement : notre peau prenait une teinte rougeâtre tandis que nos ailes perdaient leurs plumes pour devenir membraneuses. A cela s’ajoutait une autre transformation nous rapprochant des humains : le sexe ; c’est à partir de cette période que je devins une démone. Nous traversâmes la Terre à un endroit que les humains nommèrent plus tard Mont Saint Michel. Finalement, nous arrivâmes aux Enfers, terres de désolations et de tristesse, notre nouveau lieu de résidence.

Chapitre 2 : Servir aux Enfers.

Une fois remis du changement et acclimatés à notre nouveau lieu de résidence, nous nous sommes rapidement organisés : tous les anges déchus se virent attribuer une nouvelle fonction par Satan (le nouveau nom de Lucifer). Lorsque je servais au Paradis, j’étais chargée d’avertir et de ramener dans le droit chemin les rares anges qui déviaient de leur fonction originelle ; c’est lors d’un de ces « avertissements » que j’avais eu l’occasion de discuter longuement avec Lucifer, d’adopter son point de vue, et donc de chuter avec lui. Je me suis de fait facilement adaptée à mon nouveau rôle : rapatrier les âmes mortelles qui avaient échappé à la vigilance des démons gardiens et qui erraient au lieu de recevoir leur châtiment. En même temps que je changeais de « fonction », un nouveau nom m’étais attribué : au Paradis, j’étais Uriel ; dorénavant, je me nommais Jézabel, gardienne infernale.
Au cours des millénaires de mon existence, j’ai aussi combattu nombre d’êtres extra-planaires cherchant à s’introduire aux Enfers sans y avoir été invités, ou qui étaient envoyés ici par des personnes avides de pouvoir ; j’ai rencontré quantité de créatures qualifiées comme légendaires par la majorité des humains : djinns et efreets venants de dimensions voisines, élémentaires de toutes sortes conjurés par des mages pour tenter de dérober des artefacts démoniaques et même quelques formes astrales de terriens perdues ou en exploration volontaire et inconsciente. Je pourrais continuer la liste pendant des heures et narrer d’innombrables aventures. Les combats étaient fréquemment sanglants et extrêmement violents, mais tant que nous combattions aux Enfers, la mort n’avait prise sur mes camarades et moi-même : au pire, après un séjour dans les Limbes, nous étions à nouveau réincarnés.
Plus le temps passait, plus nous (les démons en général, pas seulement mes camarades et moi) avions de facilité à remplir notre rôle de tentateurs vis-à-vis des humains. Même lorsque Belzébuth renversa Satan du trône infernal, les choses restèrent aisées. Il y eu bien sûr un grand remaniement infernal, mais sous la houlette de Belzébuth, nous dirigions l’humanité vers un âge scientifique et moderne, à l’opposé de Satan qui maintenait l’humanité dans un obscurantisme intellectuel. Ce changement de pouvoir entraîna l’époque de la Renaissance sur Terre. Quelques siècles plus tard, lorsque Asmodée prit les rennes du pouvoir infernal à son tour, nous avons continué notre travail et les humains se virent menés vers une nouvelle ère, celle de la politique et de l’administration, Asmodée étant un « bureaucrate » et un politicien par nature.

Mais quelque chose d’externe aux Enfers allait changer ma vie en lui faisant prendre un tournant que jamais je n’aurais envisagé.

Chapitre 3 : Invocation.


« Zesil Sel Sticér Ed Aneugalah Rus Loj »

L’énergie mystique me frappa de plein fouet et m’immobilisa : j’étais la cible d’une invocation ! J’avais déjà été contactée et questionnée par des médiums, mais jamais personne n’avait osé me convoquer, moi pas plus que les autres démons originels. L’énergie requise étaient bien trop importante en retour du risque encouru pour l’invocateur : une seule erreur de sa part ou d’un des participants et toutes les âmes des protagonistes étaient aspirées aux Enfers, sans passer par la case Purgatoire. Il semblait portant que cette fois quelqu’un était prêt à en prendre le risque.
« Zesil Sel Sticér Ed Aneugalah Rus Loj » : l’invocation fut répétée avec plus de puissance cette fois-ci, me forçant à prendre corps sur le plan terrestre. Il me fallu de longs moments pour m’habituer à l’étroitesse de ma nouvelle forme et à la limitation de mes sens : imaginez un poisson transporté de l’océan à un lac et vous aurez une idée du changement d’état subi. Agenouillée, les yeux fermés, j’en profitais pour faire une inspection psychique des êtres en présence : je ressentis l’aura de huit apprentis, d’un mage expérimenté, et, surprise, d’un seigneur spectre-démon ; ainsi donc, j’avais affaire au Cercle des Epines. De plus, ils parlaient le français, j’avais donc été invoquée en Europe.
Je pressais mon esprit contre la barrière mystique m’emprisonnant et un sourire illumina mon visage tandis que je commençais lentement à me redresser.
-« Maître, vous avez réussi, la succube est conjurée. » s’exclama un des apprentis.
-« Moi une vulgaire succube ? » pensais-je, « Il y a erreur sur la personne. »
-« Oui, voyez-la prendre la posture de soumission lui allant si bien. » répondit le mage. « Achevons le rituel en nommant cette créature. »

« Par le nom du tout puissant Asmodée, maître des Enfers, et par Baalberith, archiviste infernal, que ton nom soit désormais Dame Mort, pour nous servir moi et le Cercle des Epines ! »

J’étais maintenant complètement debout et je parcourais l’assemblée du regard. Je me trouvais dans une caverne de taille moyenne. Les huit apprentis formaient un cercle autour de moi, tandis que le mage et le seigneur spectre-démon me faisaient face. A trois mètres environ une jeune fille était étendue sur une grande pierre, prisonnière au centre d’un pentacle. Un peu plus loin se trouvaient deux grandes bibliothèques remplies de grimoires. Des braseros éclairaient la caverne.

Je fis un pas hors du cercle de protection censé me retenir, sous le regard horrifié de toute l’assemblée, à l’exception d’un des disciples qui semblait fasciné.
-« C’est impossible, impossible ! » s’écria le mage « Tu ne peux sortir du cercle de conjuration. »
-« Invocateur de pacotille, » rétorquais-je « ton entourage mystique laisse à désirer. Ta barrière de protection a été volontairement effacée en plusieurs endroits. Ta dernière erreur en ce monde aura été d’avoir confié ta vie à un de tes élèves. »
Sur ce, j’engageais le combat : je commençais par drainer une partie des forces vitales des gens m’entourant pour accroître ma puissance (« Aaah … ouiii … que cette sensation est subliiiime … ») ; trois des disciples moururent (dont celui resté bouche bée lors de ma sortie du cercle). Je vomis un torrent de ténèbres sur le mage pour l’immobiliser dans des tentacules et le vider de son énergie (« Mmm … un vrai régal … »). Me retournant, j’avisais le seigneur spectre-démon qui entamait une incantation : sans lui laisser le temps de terminer, je me jetais sur lui de toute mes forces pour lui décocher un puissant coup de poing qui le sonna ; accélérant la cadence, je lui infligeais coup sur coup : il chancela sous les impacts et fini par se dissoudre complètement. Faisant volte-face, je vis les cinq disciples s’enfuir en courant, tandis que le mage se tordait de douleur au sol : j’achevais ses souffrances en lui brisant la nuque ; il gisait maintenant à terre, son corps lacéré des traces noires des tentacules, et son cou formant un angle peu orthodoxe.
Au lieu de poursuivre les fuyards, je me dirigeais à grands pas vers les deux bibliothèques : un des nombreux grimoires devait contenir une invocation avec mon Véritable Nom dedans, et je devais m’en débarrasser au plus vite. Plutôt que de chercher dans chaque livre, j’entrepris de tout envoyer dans les braseros les plus proches. Les dizaines de livres partirent en fumée en quelques minutes, effaçant toute trace de mon existence. J’étais maintenant libre de toute attache, un démon originel lâché au milieu de l’humanité. J’aimais cette situation.

Chapitre 4 : Premier contact.


Je me dirigeais vers la sortie quand une voix parlant anglais parvint de derrière moi.
-« Par pitié, aidez moi ! »
Je me retournais pour voir la jeune fille se débattre au sein du pentacle : un sortilège l’empêchait de se libérer.
-« S’il vous plait, ne me laissez pas là dedans ! » m’implora-t-elle.
Je m’approchais du pentacle : observant la figure mystique tracée, j’en effaçais une partie afin de briser son pouvoir ; aussitôt, la pierre sur laquelle était la prisonnière se fendilla de toutes parts, libérant sa victime.
-« Merci à vous, héroïne, de m’avoir sauvée. Je me nomme Stella. Quel est votre nom ? »
-«Héroïne, moi ? Je me nomme … Dame Mort. » répondis-je en anglais, faisant un effort pour me rappeler mon nouveau nom.
-« Merci encore Dame Mort, je vous dois la vie. »
-« Très ironique comme situation. » pensais-je en souriant.
Je me retournais pour aller vers la sortie quand Stella m’interpella de nouveau.
-« Attendez-moi ! Vous ne pouvez pas me laisser ici ! Ils pourraient revenir achever leur travail ! »
Je m’arrêtais et tournais simplement la tête.
-« Marche ou crève ! »
J’aimais cette phrase.
-« Marche ou crève ! » lui répétais-je.
Reprenant mon chemin vers la sortie, je l’entendis m’emboîter le pas.

J’avançais tranquillement, suivie de près. Aucune âme qui vive ne semblait se trouver dans la caverne et j’en profitais alors pour questionner ma « compagne. »
-« Où sommes nous ? »
-« Dans une caverne de l’île de Talos je suppose. C’est là que je me trouvais avec ma sœur quand nous avons été capturées. »
-« C’est au large de la France ? »
-« De la France ? Non, nous sommes à Paragon, aux Etats-Unis, pas en France. »
Je m’arrêtais brusquement et me retournais d’un coup ; mon geste surprit Stella qui sursauta et fit un pas en arrière.
-« J’y suis pour rien ! » s’exclama-t-elle, levant les mains en signe de protection.
-« Par les cornes de Lucifer ! Nous ne sommes pas en Europe ? Pourtant les mages parlaient bien français tout à l’heure ? »
-« Ah c’était donc ça. Je pensais que c’était un de leurs codes secrets, c’est pour ça que je ne comprenais rien. Non, nous sommes bien aux Etats-Unis. (Un silence) Mais comment se fait-il que vous ne sachiez pas où nous sommes tout en comprenant tout ce qui se dit ? »
-« Pour qui est née avant la destruction de Babel, les langages humains n’ont aucun secret. » paradais-je « Pour le reste de ta question, je n’y répondrais pas. »
Stella me regarda comme si j’étais une extra-terrestre débarquée d’une autre planète. Ce qui n’était pas loin de la vérité.
-« Activons nous » repris-je « j’ai hâte d’atteindre la sortie de cet endroit. »
Nous avançâmes pendant encore un long moment sans rencontrer personne quand un brouhaha nous parvint de plus loin.
Intimant à Stella l’ordre de rester sur place, je m’avançais prudemment vers la source du bruit : j’arrivais à ce qui semblait être la sortie devant laquelle s’étaient massés les cinq disciples survivants, accompagnés de trois spectres-démons.
« Huit contre une, » me dis-je en souriant, «les chances sont en ma faveur. »
M’assurant que Stella était en sécurité, je m’apprêtais à me téléporter au milieu du groupe, quand une pensée m’arrêta : « pourquoi est-ce que je me soucie pour cette mortelle ? » Tournant la tête, je l’aperçus me faisant signe, pouce en l’air, un large sourire éclairant son visage. Par réflexe, je lui souris en retour.
« Couilles du Christ, qu’est-ce qu’il m’arrive ? Me serais-je liée d’affection avec cette humaine ? Ou alors quelqu’un se joue de moi ici. » Je me devais d’éclaircir cette situation au plus vite, mais dans l’immédiat un combat m’attendait.
Me concentrant, j’ouvris un bref passage vers les Limbes pour me téléporter au centre du groupe : mon arrivée désempara disciples et démons. Je puisais dans leur âme de quoi augmenter ma puissance (« Mmm … encore … encore … ») et lançais mon premier assaut : une volée de coups abattis deux disciples et un spectre-démon : les os craquaient sous les impacts, le sang giclait, le flux du démon s’échappait en relents méphitiques. Un des disciples s’écarta et me visa de sa petite arbalète tandis que ses deux camarades dégainaient des lames spectrales, longs poignards entourés d’énergie démoniaque. Un spectre-démon se dématérialisa et s’enfuit mais le dernier m’attaqua directement, me décochant un formidable coup de poing qui manqua me sonner. J’invoquais par réflexe des tentacules et il se retrouva pris dans une gangue de ténèbres qui entreprit de saper son énergie.
Me déplaçant pour toucher plusieurs cibles, les deux disciples restés au corps à corps me manquèrent : à nouveau, en une volée de coups ils furent à terre. L’arbalétrier me décocha un petit carreau qui se ficha dans mes côtes ; sans même paraître sentir l’impact, je me retournais vers le tireur : pris d’une soudaine inspiration, il lâcha son arbalète et parti à toutes jambes vers l’intérieur de la caverne. Il ne fit pas dix mètres avant que je ne le rattrape et l’envoie contre un mur : l’impact le sonna. L’attrapant par la gorge, je le questionnais rapidement : « Combien reste-t-il de personnes ici ? »
« Je suis le seul. » répondit-il dans un gargouillis. Ce furent ses derniers mots. D’un puissant coup de tête, je le plongeais dans l’inconscience. Restait le dernier spectre-démon.
Je repartis en courant vers l’intérieur, usant de mon énergie démoniaque pour accroître ma vitesse de manière fulgurante ; dans ma précipitation, je ne pus éviter de le percuter au détour d’un couloir et nous roulâmes tous deux au sol. Je fus la plus prompte à me relever : frappant de toutes mes forces, je le clouais au sol sous les coups, jusqu’à ce que son corps semi tangible se dissolve complètement. Exténuée, je repris le chemin de la sortie d’un pas las, et j’appelais Stella, espérant qu’il ne lui soit rien arrivé de fâcheux.
« Encore à me soucier du cas de cette mortelle. » me dis-je « Quelque chose ne tourne vraiment pas rond. »
Je la retrouvais devant la sortie, l’air soucieux.
-« Le seigneur soit loué, je m’inquiétais pour vous. »
La contournant sans un mot ni un regard, j’ouvris d’une franche poussée les deux battants de la porte en bois massif qui barraient notre liberté.

Chapitre 5 : Libre sur Terre.

Enfin nous parvenions à l’extérieur ! Je contemplais le spectacle s’offrant à moi : j’étais sur un promontoire rocheux dominant la mer ; le soleil couchant rasait les vagues et se reflétait en une myriade de couleurs. Au loin, de l’herbe d’un vert vif s’étendait à perte de vue. Fermant les yeux, je respirais à pleins poumons l’air marin apporté par le vent. Toutes ces couleurs et senteurs me rappelaient le temps béni ou je me trouvais au Paradis. J’aurais aimé que cet instant se prolonge pour l’éternité. Pour la première fois depuis des millénaires, j’étais naturellement heureuse, me sentant pleinement libre comme jamais je ne l’avais été.
Stella arriva à mes cotés et m’arracha à ma douce torpeur de sa frêle voix.
-« Il va falloir songer à rentrer, la nuit va bientôt tomber. Et il ne vaut mieux pas rester dans le coin une fois la nuit venue. »
-« Mmm … » répondis-je, les yeux toujours fermés.
-« Non vraiment, il ne fait pas bon se trouver ici le soir »
J’ouvris les yeux. Elle scrutait les alentours comme à la recherche de quelque chose.
-« Pourquoi donc ? » demandais-je « Qu’y a-t-il de si terrible ici le soir qui justifie une telle inquiétude dans ta voix ? »
-« Des gangs traînent ici, parmi les pires qui soient. Des Freakshows, des Tsoos, et des Warriors. Tous s’affrontent pour contrôler un morceau de la ville, et beaucoup prennent les passants à partie. Et en certains endroits de Talos, on raconte que les morts marchent parmi les vivants la nuit venue. »
Je haussais les sourcils, mi-amusée, mi-intriguée ; ces morts-vivants me rappelaient quelque chose mais je n’arrivais pas à y mettre l’esprit dessus.
-« On va remonter par Spanky’s Boardwalk jusqu’à une borne de police où nous pourrons les appeler à notre secours. » ajouta-t-elle. « Je pense que les policiers voudront entendre votre témoignage. »
Je suivis Stella lors de la descente du promontoire jusqu’à une série d’escaliers en bois remontant vers la ville même. Tandis que nous marchions, des images du Paradis me revenaient en mémoire, des souvenirs que je croyais effacés à jamais. Des scènes de discussion avec Gabriel, Michael, ou Raziel. Ma première rencontre avec Lucifer et mon émerveillement devant sa beauté. Notre première discussion. Et la Chute. Tout me revenait en mémoire comme si cela s’était passé hier. Je fus à nouveau tirée de mes pensées par Stella.
-« Nous y sommes. Il n’y a l’air d’avoir personne autour de la borne de police, je vais pouvoir appeler. Attendez-moi ici. »
Je la regardais s’éloigner et je vérifiais que rien de dangereux ne se trouvait à l’entour.
« Encore en train de te soucier de cette mortelle » me dis-je. Cette pensée me fit sourire. « Bah, ça passera avec le temps. »
Elle téléphona puis revint au pas de course.
-« Ils seront là dans moins de dix minutes m’ont-ils dit.»
-« Bien, il ne nous reste plus qu’à attendre » dis-je, me retournant vers la mer pour admirer les derniers instants du soleil couchant, me réchauffant dans ses ultimes rayons.

Peu de temps après, des sirènes me tirèrent de ma rêverie : une voiture de police arrivait. Un homme et une femme sortirent du véhicule. La femme s’approcha de Stella tandis que l’homme se dirigea vers moi ; arrivé à ma hauteur, il sorti d’une poche un rectangle plastifié qu’il me tendit.
-« Inspecteur David Walken, police de Paragon. Voici Karen Denver. » me dit-il en désignant l’autre personne. « Puis-je voir votre carte d’identité ? »
-« J’en ai pas, je suis nouvelle en ville. »
-« Vraiment ? Puis-je savoir d’où vous venez ? » s’enquit-il.
Je levais un doigt pour indiquer le ciel.
-« Oh. Vous êtes arrivée par la voie des airs donc. Mais d’où êtes-vous originaire ? » insista-t-il.
Je gardais mon doigt en l’air, souriant de toutes mes dents.
-« Très bien, » se renfrogna-t-il, « je ne tirerais rien de plus de vous à ce sujet. Puis-je au moins avoir un nom ? »
-« Dame Mort. » lui annonçais-je, perdant tout sourire.
Il haussa les sourcils, sortit un calepin et prit quelques notes.
-« Bien … Donc, Dame … euh … Mort, pouvez-vous me dire ce qui s’est passé ici avec cette jeune femme ? »
-« C’est très simple. J’étais en altitude, j’ai vu cette femme être amenée dans une grotte par des mages du Cercle des Epines, je suis rentrée, j’ai combattu tout le monde, nous sommes ressorties. Fin de l’histoire. »
L’inspecteur me regarda complètement surpris.
-« Et c’est tout ? » me demanda-t-il
-« Ben oui c’est tout. Que voulez-vous de plus ? »
-« Euh rien, je crois que j’ai tout. Je vais vérifier avec ma collègue. »
Il s’approcha de l’autre policière et lui parla à voix basse ; ils regardèrent à plusieurs reprises dans ma direction. Enfin, il revint vers moi.
-« Stella Mac Kenzie, la personne que vous avez sauvée, confirme votre histoire, du moins, la partie sauvetage. Par contre, elle affirme avoir été enlevée avec sa sœur cadette Inès. Avez-vous vu cette personne ? »
-« Du tout, mais elle a pu être emmenée ailleurs pour être sacrifiée. » ajoutais-je.
A ces mots, Stella blêmit. L’inspectrice me fusilla du regard. David s’interposa.
-« On va aller voir cette caverne de plus près. Pouvez-vous nous y conduire ? »
Nous refîmes le chemin en sens inverse, cette fois accompagnées de deux personnes supplémentaires. La nuit tombante et le manque d’éclairage ne nous facilitèrent pas la tâche ; cependant, après un gros quart d’heure de recherche, nous arrivâmes au pied du promontoire sur lequel se dressait l’entrée de la caverne : la double porte était toujours ouverte.
-« Vous êtes sûre qu’il ne reste plus personne de vivant dedans ? » me demanda Karen.
-« Oh si, sûrement un disciple ou deux qui doivent avoir survécu à mon passage. En tout cas, aucun spectre-démon ne s’y trouve plus. » précisais-je.
-« Bien bien, vu que ni ma collègue ni moi ne disposons de capacités surnaturelles, je vais devoir faire appel à la Hero Corps. » annonça l’inspecteur. « Ce qui veut dire que vu l’heure et le manque d’urgence de la situation, nous n’auront rien avant demain matin. Nous allons juste mettre la caverne sous scellés et poster deux vigiles en faction pour éviter que quelqu’un ne vienne fouiner.
Par contre, il va falloir vous enregistrer dans la base de données des super héros de Paragon Dame Mort ; vous devriez vous rendre au City Hall dans Atlas Park. Cette partie de la ville ne dort jamais, vous trouverez du monde pour vous accueillir à n’importe quelle heure. »
J’acquiesçais d’un hochement de tête.
-« Nous allons ramener Miss Mac Kenzie chez elle. Je pense que vous n’avez pas besoin d’aide. » ajouta Karen d’un ton sec, une moue de dédain sur son visage.
Son expression me laissa perplexe.
-« Non, ça ira. » répondis-je aussi sèchement. « Je trouverais toute seule. »
Nous rejoignîmes la voiture de police et les deux inspecteurs emmenèrent Stella.

Restée seule, mon esprit se remit à vagabonder tandis que j’avançais machinalement. Tout à coup, une pensée me traversa l’esprit.
-« Non… » me dis-je, « ce n’est même pas possible, c’est carrément inconcevable … IL ne peut pas m’avoir fait ça … »
La rejetant sur le coup, elle revint s’imposer à moi comme une idée fixe : et si mon invocation n’était pas le fruit du hasard ? Et si on avait voulu que je sois amenée sur Terre, si on avait décidé de m’accorder une seconde chance, en vue d’une éventuelle rédemption ? …

Sympa l'invocation
« Zesil Sel Sticér Ed Aneugalah Rus Loj »

L'idée est simple et courante, mais le resulta est toujours interessant.

Félicitations, c'est agréable a lire, bien ecrit, J'AIME.

Après mûre réflexion, et d’un commun accord avec moi-même, j’ai décidé de réécrire le background de mon personnage.
En effet, je trouve qu’il est trop long, qu’il manque de vie (paradoxal quand on s’appelle Dame Mort, non ?), de personnalité, bref, d’intérêt.
Je laisse la version précédente semi inachevée pour référence (et pour ne pas faire d’incohérence dans le forum).

Merci à Palatine pour sa réponse, mais même si le texte est bien écrit, je le trouve personnellement ennuyeux. Le seul truc que je trouve bien, c’est la phrase d’invocation.

PS 1 : n’allez pas croire que c’est le manque de réaction à mes post qui me fait changer mon écriture ; je savais avant de poster que mon texte était mauvais. Mais il fallait que je poste quelque chose comme background pour un SG orienté RP.
PS 2 : (avec lecteur DVD, manette vibrante, pas cher pas loin de chez toi – désolée -) j’aime qu’on critique ce que je fais, que ce soit en bien ou en mal, car la critique constructive permet d’avancer et d’évoluer. Donc je vous donne rendez-vous sur le prochain background
PS 3 : comme elle n’est pas sortie, il n’y aura pas de PS 3 ici.

non ne crois pas ça, mais ton ttexet est arrivé à un moment ou il y avait pas mal de post... si il ne suscite pas de réaction c'est qu'il faut le remonter à un moment plus calme.

MiracleMan/Anatole a écrit:

non ne crois pas ça, mais ton ttexet est arrivé à un moment ou il y avait pas mal de post... si il ne suscite pas de réaction c'est qu'il faut le remonter à un moment plus calme.

Dame Mort a écrit:

PS 1 : n’allez pas croire que c’est le manque de réaction à mes post qui me fait changer mon écriture ; je savais avant de poster que mon texte était mauvais. Mais il fallait que je poste quelque chose comme background pour un SG orienté RP.

Dis dis , je peux te taper ?

J'ai vraiment eu du mal à l'écrire , j'en ai peiné (pour rester polie) pendant 5 semaines sur ce machin
Et pi ho , c'est MON background , j'en dis du mal si JE veux
Même pas j'ai envie de le relire , il me fait honte
Pi ma décision est prise , j'ai déjà attaqué le remake ( qui sortira un jour après les fêtes )
Oui j'aime bien mettre des smileys à la fin de mes phrases
Je fais que skeu je veux (avec mes cheveux)

Vivement le prochain alors S'il est du niveau du premier... même si tu es dure avec toi même