Ca clignote cinq secondes puis plus rien, l’obscurité reprend ses droit sur ce corridor de béton.
Comme d’habitude, le néon est foutu. Elle va encore devoir appeler le proprio de ce satané entrepôt reconverti en lofts. Au moins elle est sure de le voir rappliquer demain à la première heure. Dès que ce vieux con trouve une excuse pour venir reluquer son cul, il ne s’en prive pas.
Le bruit de ses talons empli le couloir, étrangement, elle trouve ça rassurant, tout comme les couinements de l’escalier métallique qu’elle monte pour accéder à la porte de son appart.
Elle sort de son mini sac à main Vuitton son trousseau de clés auquel pend ce petit cœur en plastique rose que lui avait offert son amie Verra.
La clé ne tourne pas dans la serrure. Encore une fois elle est parti sans fermer, il faut dire qu’elle n’a jamais été matinale. Elle reste un instant plantée sur le palier, un sourire aux lèvres, à se remémorer ce fameux matin ou elle est allée à son rendez vous à La Casa de Don Carlo avec ses pantoufles en pilou aux pieds et son maque au gingembre et aux huîtres sur le visage.
Elle passe la porte, alors que son sourire disparaît déjà pour laisser la place à cette expression blasée qu’elle arbore si souvent.
Avec un soupire de soulagement elle jette ses chaussures à talons d’un vif mouvement du pied et balance son manteau et son sac en passant près du fauteuil du salon.
C’est au bruit du sac tombant sur les genoux du type assit dans le siège qu’elle comprend qu’un truc cloche. Elle se plaque contre le mur et actionne l’interrupteur. Un flot de lumière vive éclaire la pièce et le connard qui s’est permis de s’inviter chez elle.
Merde, c’est Théo, ce fêlé a réussit à trouver son adresse.
Il attendait, tranquillement installé dans son sofa, pendant que ses 2 sbires, fouillaient les placards à la recherche de beurre de cacahuète.
L’instinct de survie ou un truc comme ça lui aurait sûrement fait prendre ses jambes à son cou, mais sa haine des males et les turpitudes de son passé l’avaient rendue inconsciente… non, carrément tarée.
Alors elle resta plantée là, comme une abrutie, à regardé ce maquereau gominé fixer ses seins.
Ce sont les deux brutes qui rompirent le silence par leurs glapissements de joies à la vue du pot de beurre de cacahuète à demi entamé.
Encore une fois, elle regrettait son passé de call girl, pute pour richissimes obsédés, comme elle se plaisait à se le répéter. Ces années de dépravation n’allait pas cesser de lui coller aux pompes comme une merde qu’on arrive pas à essuyer de sa semelle. Ha ! Si elle pouvait changer d’identité, changer de peau, changer de nom et accessoirement se venger de toute la gente masculine de la planète… après tout, pourquoi ne pas se faire plaisir au passage. Mais non, elle n’était pas née dans un conte de fée, et pas de sorcière à l’horizon pour exaucer ses vœux.
Tiens, mais il parle le rital. Tout à ses pensées, elle ne s’était pas rendu compte que Theo lui débitait une litanie dont il avait le secret. Pour changer, ça racontait qu’elle était une vilaine fille, que ça ne se faisait pas de disparaître comme ça, qu’elle lui devait beaucoup et patati et patata. Marrant, il n’abordait pas le fait qu’il était accro d’elle et pleurait tout les soir dans son lit de n’avoir pas réussit à se la taper. Qu’elle frustration pour se type dont le pognon lui permettait tout… sauf de se faire la fille de ses rêves… un pute qui plus est.
Sereine, elle l’était jusqu’à ce que les deux microcéphales à la bouche pleine de beurre de cacahuète l’encadre et la balance, sans les infinies précautions qu’ils auraient du y mettre, vers le fauteuil de leur patron. Oh oh, ça commençait à sentir mauvais tout ça.
Les mains et les genoux tremblants, elle faisait face à Theo. C’est fou comme l’adrénaline peut avoir des effets indésirables sur notre organisme. Plus moyen d’articuler un son. Et ce petit con qui s’amusait à passer sa main dégueulasse sur sa cuisse nue. Elle poussa un petit cri aigu, motivé aussi bien par la surprise que par l’indignation, lors qu’il dirigea sa main sous la jupe, afin d’atteindre une intimité qu’elle n’avait jamais laissé explorer qu’avec son consentement. D’accord, on ne peut pas dire qu’elle ai fait preuve d’une grande vertu tout au long de sa vie, mais elle n’avait jamais rien fait contre son grés. Et ça, s’était bien une chose dont elle avait une peur terrible, c’est sûrement pour combattre cette psychose qu’elle s’était retrouver à vendre son corps… bien sur, le substantiel gain monétaire accompagnant tout ceci n’était pas non plus étranger à ses choix.
Psychose et peur étaient bien les termes qui caractérisaient l’état dans lequel elle sombrait à vitesse grand V.
En un instant elle replongea de longues années en arrière, lors de sa première confrontation au sexe et à la violence. Elle renoua avec cette enfant dont le corps et l’esprit furent marqués à jamais par l’égoïsme des hommes.
Quand elle refit surface, il avait déjà une main sur sa poitrine et l’autre dans son string. Le rire gras des deux hommes de main ne fit que la conforter dans son idées qu’elle ne risquait pas de pouvoir se sortir de cette situation.
La panique laissa place à une froide colère qui l’emplie des pieds à la tête. Une gifle et un coup de genou bien ajusté, malheureusement, il para la rotule qui s’acheminait vers son bas ventre. Elle aurait du commencer par ça et non par la gifle, au moins, la surprise l’aurait séché.
Quatre mains puissantes s’abattirent sur elle, elle se débattait se contorsionnait, mais rien n’y faisait, ses vêtements étaient littéralement arrachés par les trois monstres qui l’encerclaient.
Elle sentait leur souffle chaud dans son cou, leur haleine qui lui firent monter le cœur au bord des lèvres. Elle n’en pouvait plus, elle aurait voulu pouvoir les faire souffrir, les tuer de ses propres mains.
Elle réussit saisir Theo par la gorge, elle serra et serra encore, elle jubilait devant son visage qui arborait une jolie teinte violacée. Une des brutes attrapa ses cheveux et sa tête fut tirée en arrière, sa rage décupla et elle serra plus fort la gorge du patron et un grésillement se fit entendre suivi presque aussitôt d’une odeur écœurante de chaire brûlée. Que se passait il, elle ne voyait rien d’autre que le plafond. Le cri d’angoisse de ses tortionnaires l’alerta et la poigne qui tenait ses cheveux se relâcha.
Et là, elle vit. Theo, elle tenait toujours sa gorge, mais la tête qui la surmontait n’était plus la même. Ses yeux avaient semble t’il explosés, son visage était brûlé et ses cheveux tombaient par poignés. Elle dégagea ses mains et le corps sans vie du maquereau tombât lourdement sur le parquet.
Ayant déjà vécu des expériences similaires, elle se ressaisit rapidement et repoussa un des gorilles des deux mains. A son contact, elle sentit une onde électriser sa colonne vertébrale et se rependre dans ses mains. Le type vola à l’autre bout de la pièce, des éclairs reliant son corps parcouru de spasmes aux mains de la jeune femme.
Le deuxième larron ne demanda pas son reste et détala comme un lapin.
C’est par cette pluvieuse soirée d’automne qui n’avait pourtant pas si mal commencé, qu’elle découvrit ce don, que des années d’évolution lui avaient fait.
Elle allait effectivement devoir changer d’identité, changer de peau et enfin, pouvoir se venger de la gente masculine.
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Sujet: Comment on devient une harpie severement remontée 
, c'est MM qui va encore pleurer 
